Les enfants survivants d'un AVC présentent des risques accrus de troubles mentaux, selon une étude

Une étude préliminaire récente présentée à la Conférence internationale sur l'AVC 2025 de l'American Stroke Association révèle que les enfants ayant subi un AVC ischémique pourraient connaître des taux significativement plus élevés de problèmes de santé mentale que leurs pairs. Des chercheurs du Hospital for Sick Children de Toronto ont mené une analyse rétrospective de 161 enfants d'âge scolaire ayant subi un AVC ischémique entre 2002 et 2020. Les résultats indiquent des charges psychologiques importantes parmi les survivants d'AVC pédiatriques qui passent souvent inaperçues dans la pratique clinique.

L'analyse approfondie a révélé que 13 % des enfants survivants d'un AVC présentaient des signes de dépression, 13,7 % montraient de l'anxiété et 17,4 % souffraient de somatisation - des symptômes physiques comme des maux d'estomac et des maux de tête sans causes médicales claires. L'âge médian de plus grande vulnérabilité pour les troubles de santé mentale a été identifié entre 8,5 et 9,6 ans, les enfants âgés de plus de 2 ans au moment de l'AVC étant plus susceptibles de présenter des signes de somatisation. Ces résultats suggèrent des périodes développementales spécifiques où les enfants peuvent être particulièrement sensibles aux défis psychologiques suite à un AVC.

Nomazulu Dlamini, coauteure de l'étude, a souligné que les symptômes psychologiques sont souvent sous-estimés chez les enfants, ce qui rend cette recherche cruciale pour identifier les enfants à risque plus élevé et développer des interventions ciblées pour soutenir leur santé mentale et améliorer leur qualité de vie. Jennifer Crosbie, une autre coauteure de l'étude, a noté que si des progrès significatifs ont été réalisés dans la gestion des séquelles physiques de l'AVC pédiatrique, les effets à long terme sur la santé mentale deviennent maintenant plus apparents. Elle a insisté sur l'importance d'une intervention précoce et d'une sensibilisation accrue tant pour les parents que pour les professionnels de santé travaillant avec cette population.

Heather J. Fullerton, qui n'a pas participé à l'étude, a souligné la découverte novatrice de la prévalence élevée de somatisation chez les jeunes survivants d'AVC et a recommandé des dépistages proactifs de la santé mentale pour tous les enfants survivants d'un AVC âgés de plus de 2 ans. Les limites de l'étude incluent sa nature monocentrique et son recours à des évaluations par questionnaire plutôt qu'à des évaluations cliniques, mais les résultats n'en soulignent pas moins le besoin critique d'une surveillance complète de la santé mentale chez les enfants ayant subi un AVC. La recherche présentée à la Conférence internationale sur l'AVC 2025 de l'American Stroke Association représente une étape importante vers la prise en compte des besoins psychologiques de cette population de patients vulnérable.